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C’est peu dire que d’avouer que je ne vois plus que les défauts de ces dessins. Je me demande comment on peut même en faire autant. Enfin, bon, « Le passé est un autre pays« , comme disait fort bien L.P. Hartley. Ces quelques immigrés n’ont pas bien passé le voyage jusqu’à nous, mais ils sont ce qu’ils sont.

Comme je l’ai dit, je n’étais sans doute pas le dessinateur le plus approprié pour illustrer Le Serpent d’angoisse. J’ai toujours été plus à l’aise dans la caricature et le comique que dans le sérieux et le « réaliste ». Si un détail permet de montrer mon insécurité en dessinant tout cela, c’est la taille de mes originaux. Carrément demi-raisin, ce qui a fait du scannage de ces pages sur un scanner A4 un concours de puzzle avant toutes choses. Oh, je le vois bien, le filou qui dessine ça en 1986: il a remarqué que la réduction à l’impression gommait une partie des défauts, l’escroc. Et il espère en tirer parti au maximum. Seulement, voilà: une partie, seulement. Et il aurait été plus malin ensuite de dessiner avec des traits robustes, pas des filets grêles qui, en plus du reste, supporteront mal la réduction.

Et je me dois d’ajouter maintenant un détail important: sur l’image du serpent émergeant d’une image de chevalier, l’idéal aurait été de déposer une trame sur le fond, pour mieux faire ressortir le serpent s’infiltrant et séparer les deux plans de l’image. Mais avec la surface à couvrir, ça m’aurait coûté un bras, à l’époque. Tandis qu’avec Photoshop, en trois clics, c’est fait. soupir *

Bah, ce n’était pas le problème le plus grave…

En revanche, on notera que le roman lui-même est demeuré plutôt pertinent dans son fond. Et plutôt validé par l’actualité récente.

En 1986, on m’avait demandé demandé d’illustrer une première (?) édition du Serpent d’Angoisse de Roland C. Wagner. Les souvenirs sont flous, et je ne sais plus où j’ai rangé mon exemplaire l’édition (Hah! « rangé« !). Je n’étais sans doute pas le dessinateur le mieux adapté à la tâche – j’étais beaucoup trop sage – mais j’ai bien aimé m’y atteler, justement pour sortir de mes domaines et thématiques habituels. J’ai réalisé une demi-douzaine d’illustrations grand format, avec du lavis, des trames, et tout et tout. J’ai encore ça en rouleau, que je vais scanner et mettre en ligne au fur et à mesure, en hommage à Roland.

Deux ou trois ans plus tard, pour la sortie d’« Un Ange s’est pendu », Roland avait eu l’idée d’une promotion sauvage originale: un pochoir pour laisser des tags un peu partout. Malheureusement, il s’est adressé à moi et ma bonne volonté n’était pas à la hauteur de l’exercice. La découpe ci-après que je lui ai dessinée n’était pas vraiment pratique. Les parcelles convenaient encore à peu près, mais les attaches étaient parfois trop grêles pour un emploi efficace in situ. S’il y a eu des tags, je ne doute pas que ça ait été à l’aide d’un pochoir considérablement remanié.